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Publié par Jérôme Berny: reussirenchine.com
Nous sommes à la fin des années 40, le 1er octobre 1949 plus exactement. Sur la place Tienanmen, Mao Zedong proclame l’avènement de la République Populaire de Chine. C’est alors une idéologie marxiste-léniniste relativement dure qui imprègne le peuple chinois. Le règne maoïste a été marqué, entre autres, par deux grands mouvements idéologiques aux conséquences sociales dramatiques : le Grand Bond en Avant et la Révolution Culturelle.
Lancé en mai 1958, le Grand Bond en Avant était un programme de réformes destiné à booster le développement économique et technique du pays. Ce mouvement qui s’est terminé en hiver 1960 fut porteur de conséquences sociales désastreuses.
Le principe était pourtant recevable : mettre en place une série de mesures permettant d’optimiser l’utilisation des ressources locales. Ce programme ambitieux devait permettre un développement inédit de l’industrie et de l’agriculture afin de rattraper la Grande-Bretagne (alors première puissance mondiale) en quinze ans, grâce à une décentralisation à l’extrême des moyens de production. C’est à cette période que se sont créées les communes populaires, censées tendre vers l’autosuffisance dans de nombreux domaines tels que l’agriculture, certaines industries ou compétences administratives (école, médecine, sécurité…). Le Grand Bond en Avant fut cependant un désastre économique et social.
Dès l’année suivant son lancement, les conséquences économiques commencèrent à se faire sentir. Les communes populaires durent très vite faire face à des pénuries de matières premières. Les industries souffrirent de mauvaise gestion (cadres insuffisamment formés, personnel démotivé, dégradation des infrastructures) et de mauvaises orientations stratégiques (surproduction de produits inadaptés ou de mauvaise qualité). L’intégrisme collectiviste imposé dans certaines communes, quand ce n’était pas l’anarchie régnante, provoqua des malaises au sein de la population mais également chez les cadres du Parti. La plus grande conséquence de cette vague de réformes économiques fut une chute brutale de la récolte céréalière, délaissée au profit des petites aciéries rurales, et qui dégénéra en famine. Ce sont ces pénuries agricoles qui tuèrent plus de 20 millions d’individus durant les trois « années noires », de 1959 à 1961.
Le collectivisme a toujours été une valeur fondamentale du système marxiste-léniniste et fut introduit en Chine dès l’arrivée de Mao Zedong au pouvoir. La mise en commun des moyens de production, incluant les hommes, eut un écho positif au sein de la population durant les premières années du règne maoïste et cela jusqu’à la fin des années 50.
Le Confucianisme privilégiait la famille. Si un choix devait être fait, il ne saurait être qu’en faveur des proches. Si un membre de la famille commettait une faute, un abus, il devait être protégé par ses consanguins. De telles pratiques n’avaient bien évidemment pas leur place dans la société communiste. En contraignant la population à de tels regroupements, le Parti pensait pouvoir briser les cercles relationnels existants, source d’un protectionnisme malsain.
Le Grand Bond en Avant provoqua une rupture radicale avec les fondements ancestraux d’organisation sociale. C’est à cette période qu’un collectivisme extrémiste se développa dans de nombreuses régions. La famille cédait ainsi sa place dominante dans la structure sociale, l’individu ne vivant plus que pour la « communauté ». Dans certaines communes populaires, les foyers étaient remplacés par des dortoirs communaux, les cuisines par des cantines publiques. L’identité familiale disparaissait alors, se noyant dans la masse identitaire des camarades.
M. Yang, quadragénaire à la silhouette mince et courbée, l’œil lucide et la ride profonde, m’a un jour raconté, autour d’un repas, qu’à cette époque, il était impossible d’échapper aux cantines populaires. Afin de forcer les gens à manger ensemble, les autorités locales avaient fait détruire tous les ustensiles de cuisine des foyers. Chaque famille se retrouvait dans de grands réfectoires aménagés qui servaient également de salles de meeting. On y croisait, à chaque repas, plusieurs centaines de camarades.
De plus, il était impossible d’obtenir de la nourriture en dehors des circuits collectifs. Les Communes Populaires, administrées dans les villes, comprenaient en moyenne 30000 personnes et étaient subdivisées en Grandes Unités. Ces dernières étaient gérées depuis les principaux bourgs et fractionnées en Groupes de Production, rassemblant un ou plusieurs villages. Selon les régions, il pouvait encore y avoir des Petits Groupes de Production pour les micros villages de quelques dizaines de personnes. Toutes les productions alimentaires étaient centralisées au niveau de la commune pour être ensuite redistribuées aux différents échelons locaux qui les remettaient aux cantines publiques. Il était donc officiellement impossible pour un foyer d’acheter de la nourriture et d’en stocker. Si une partie de la production alimentaire n’était pas remise à l’Etat, cela était considéré comme un vol et sévèrement puni.
L’effacement des valeurs affectives au profit du collectivisme radical imposé par le Parti Communiste brouilla de nombreux repères au sein de la population chinoise à cette époque. Un nouveau type de relations va dès lors commencer à s’affirmer, structuré non plus autour d’une vocation sentimentale mais basé sur une propension d’intérêt. Pendant cette période, la population chinoise commence à se regrouper, malgré elle, pour un intérêt commun, un objectif national et politique. Les communautés ainsi bâties vont progressivement venir côtoyer les cercles de consanguinités existants sans pour autant les intégrer. Deux types de relations vont dès lors se développer, de manière parallèle. L’une est réelle, originelle, c’est celle des valeurs confucianistes : la famille, les amis proches. L’autre est superficielle, forcée, c’est celle des valeurs communistes : les camarades.